L’homme qui sait prendre de l’intérêt dans son travail et trouver un véritable plaisir dans sa tâche de chaque jour est évidemment celui qui produit le plus et qui vit le plus heureux. Il ne connaît ni la lassitude, ni l’ennui, ni le dégoût. La concentration n’est véritablement que l’intérêt du cerveau, focalisé sur un point déterminé. L’homme qui se livre chaque jour à cet exercice se dégage de plus en plus de la vie extérieure, se soustrait aux mille distractions qui sollicitent son esprit, se libère des nombreuses actions qui s’exercent extérieurement sur lui, et augmente ses possibilités de travail et sa capacité de rendement.
L’art de se concentrer est indispensable au succès. Parmi tous les hommes qui ont réussi, il n’y en a aucun qui ne se soit livré d’abord, consciemment ou non, à forger leur volonté, à aiguiser leur intelligence, et qui ne se soit rendu capable d’un effort prolongé, d’un labeur soutenu et d’un résultat supérieur. Le grand ennemi de l’homme est la paresse. Beaucoup vivent dans un état perpétuel d’attente et de somnolence. Ils trouvent insuffisant tout ce qu’on leur offre et mauvais tout ce qu’on leur conseille. Ils ne désirent et ne veulent que ce qu’ils ne peuvent obtenir. Ils passent leur temps à rêver. La réalité les blesse, la vie les dégoûte. Leur Éden est un pays où l’on est dispensé de tout effort et où le travail est banni.
L’homme qui est capable de concentrer toute sa pensée sur un point donné et de déployer toute son énergie en vue d’un but précis est à l’abri du découragement, du désespoir, du pessimisme. L’homme de résolution n’est point celui qui se disperse. C’est, au contraire, celui qui se concentre. Bien loin d’embrasser toutes les difficultés à la fois, il les trie, il les décompose. Il marche solidement sur le terrain de la réalité, passant d’une étape à une autre, d’un sommet au suivant sans s’arrêter, sans se décourager jamais.